Cheffe d’équipe : nous vous présentons l’instructrice de Tekkie Uni Duha Abubaker

Duha Abubaker est une experte en langues. Elle a fréquenté une école de traduction anglaise et est issue d’une famille de programmeurs, ce qui fait qu’elle adore coder dans son temps libre.

On pourrait penser que ces deux passions n’ont rien à voir l’une avec l’autre, mais Duha, qui anime un cours de développement d’applications chez Tekkie Uni, pense qu’il existe une forte corrélation entre le codage et la traduction.

Elle affirme que « l’anglais est une langue parlée, alors que le codage est une langue écrite. L’anglais permet de nouer des liens entre les êtres humains alors que le codage sert à communiquer avec des ordinateurs. »

Duha pense qu’il est tout aussi important que les enfants apprennent le codage que l’anglais.

« Le codage est la langue de la génération actuelle. C’est la langue dominante et elle jouera un rôle majeur à l’avenir, dit-elle. Pour s’adapter à ce nouveau monde numérique, tout le monde devrait apprendre à coder. »

Comment une traductrice peut-elle devenir une enseignante de codage ?

Duha a étudié l’anglais et la traduction de 2014 à 2018 à l’université arabo-américaine AAUP de Jénine, en Palestine. Malgré sa participation à un programme municipal de volontariat intitulé « Leadership for Ya’bad » à Ya’bad, dans le gouvernorat de Jénine, elle s’est très vite diplômée en suivant des cours supplémentaires et en faisant des traductions.

« Je suis toujours en quête de nouvelles opportunités afin de développer mes compétences », explique Duha, qui avait commencé ses études pour décrocher une maîtrise en traduction anglaise l’année dernière.

Elle a commencé à travailler chez Tekkie Uni un mois après avoir obtenu son diplôme.

« Je suis tombée sur Tekkie Uni par hasard, dit-elle. Je savais qu’ils recherchaient quelqu’un qui avait de bonnes connaissances de la langue anglaise ainsi que des compétences techniques. Cela me correspondait parce que je suis une technophile et j’ai suivi de nombreux cours d’informatique quand j’étais enfant. »

Que ressent-on quand on apprend le codage aux enfants en ligne ?

Duha aime enseigner le codage. Elle sait partager sa passion pour la technologie et ses connaissances en codage avec les enfants. Elle aime aussi lire la joie sur leurs visages quand ils apprennent quelque chose de nouveau.

« J’adore enseigner, en particulier aux enfants, dit-elle. Leur manque d’expérience, leur manière de contempler le monde, la façon dont ils absorbent les connaissances que je leur inculque sont fascinantes. Je suis convaincue que mes méthodes d’enseignement simples leur apportent les bases qu’il leur faut. »

Duha apprend à ses élèves qu’il n’y a aucun mal à faire des erreurs. C’est quelque chose qu’elle a elle-même appris en travaillant chez Tekkie Uni.

« Je leur dis toujours que s’ils ne connaissent pas la réponse, il n’y a aucun problème, qu’il suffit de dire  »Je ne sais pas » », explique-t-elle.

Après deux ans et demi d’enseignement, Duha peut affirmer qu’elle préfère les classes dynamiques, actives, où les élèves n’ont pas peur de s’exprimer et de parler des sujets traités avec elle et avec leurs pairs.

« C’était comme une discussion ouverte où chaque élève posait une question et où les autres y répondaient », raconte-t-elle au sujet d’un groupe d’élèves en particulier. « Ils avaient atteint un niveau où ils avaient compris tout ce que je leur avais enseigné et où ils ont commencé à le mettre en pratique. On avait l’impression que chacun de mes élèves guidait l’autre.

Un des points forts des cours de Tekkie Uni, c’est que les élèves apprennent à travailler en équipe et à résoudre les problèmes ensemble. De cette manière, ils apprennent à s’écouter mutuellement et à être attentifs aux autres.

Ils apprennent aussi les uns des autres parce qu’ils sont tous issus de milieux différents et ont tous une personnalité qui leur est propre. »

Duha se définit comme une animatrice de ces conversations. Elle tient des classes ouvertes où les élèves peuvent demander de l’aide ou obtenir davantage d’informations sur le matériel didactique. Certains d’entre eux ont une forte personnalité et répondent aux questions des autres, mais cela ne la dérange pas.

Elle explique : « Je leur dis :  »Pourquoi vous ne communiquez pas entre vous et travaillez ensemble sur ce projet ? » ; ainsi, je les encourage tous les deux. L’enfant doté de la plus forte personnalité a envie d’aider et l’autre élève est plus à l’aise à l’idée de parler avec quelqu’un du même âge. »

Elle dit que cela fait partie du processus d’apprentissage.

« Même s’ils se sentent à l’aise quand ils parlent avec leur enseignant, l’interaction entre pairs est différente et n’enlève rien à mon rôle d’institutrice et de guide », dit Duha.

En quoi l’enseignement est-il différent en pleine pandémie de coronavirus ?

La pandémie a durement touché tout le monde, notamment des élèves de Duha. Certains d’entre eux ont repoussé ou abandonné leurs cours pendant le confinement. Pour d’autres enfants, les cours ont pris une part encore plus importante dans leur vie.

Duha pense qu’il vaut mieux considérer la technologie comme une partie intégrante de l’éducation, notamment pour les familles arabes et palestiniennes qui n’avaient peut-être pas accepté l’enseignement à distance avant la Covid-19.

Duha explique : « Les parents arabes ont une tout autre perception de l’apprentissage à distance depuis que leurs enfants et eux-mêmes ont dû y faire appel. Ils le considèrent désormais comme une grande opportunité, en particulier après avoir dû relever de nombreux défis pendant la crise du coronavirus. En restant chez eux, ils se sentent non seulement plus en sécurité, mais aussi plus productifs. »

Commentaires

Comment below