Conseils pour les créateurs de contenu vidéo, partie III

Maintenant, il est temps pour votre enfant de devenir populaire et de produire son propre contenu vidéo. Nous lui donnerons plusieurs conseils sur la façon de peaufiner au mieux ses compétences cinématographiques. En supposant qu’il a tout l’équipement que nous avons mentionné dans la partie 1. Et d’avoir une stratégie pour la production sous la forme de scénarios et de storyboards, comme nous l’avons décrit dans la partie 2 ! Si c’est le cas, alors… : moteur et action !

Quelques points clés doivent être pris en compte lors d’un tournage. C’est assez simple. Il faut filmer et refilmer une scène jusqu’à en être entièrement satisfait. Ensuite, vous devrez vous assurer que l’éclairage est suffisant. La troisième étape, c’est là où l’action se produit ! Prêtez votre téléphone à votre jeune auteur et laissez-le expérimenter la magie de la réalisation !

Pour les débutants qui ne sont pas familiers avec la fonction caméra, il suffit de chercher « caméra » dans la barre de recherche de votre téléphone. Cliquez dessus et votre écran se transformera en viseur de caméra. Cette fonction aide à trouver la bonne vue pour enregistrer l’action. En d’autres termes, vous utilisez cet objectif pour prendre la prise que vous voulez. Nous sommes ici à l’étape de la « composition », la pierre angulaire du tournage de contenu vidéo (et plus tard, de la création).

Appuyer sur ce bouton transforme l’écran en viseur. Un viseur de caméra permet de composer un plan ou d’enregistrer une scène.

En parlant de composition…

Composition

C’est l’élément fondamental de la prise de vue avec le mode vidéo d’une caméra. Tout comme pour des photos, votre enfant prend dans le viseur la scène représentée dans son storyboard pour cette prise de vue (comme discuté dans la partie II).

La composition est la clé de la narration, car elle prépare le terrain pour le déroulement de la trame de l’histoire. Votre enfant la met en place à l’aide de son trépied et de son smartphone, en utilisant l’écran comme viseur. Une fois que la composition lui convient, il lance la prise de vue.

Mise en place du trépied et cadrage de la prise de vue

Vous vous souvenez que nous avons parlé d’un trépied qui peut faire la taille de Tom Cruise dans la partie I ? Eh bien, votre enfant doit l’installer, mais en l’ajustant à la hauteur de la séquence qu’il veut prendre. En outre, il existe différents types de prises de vue qui sont adaptées au contenu vidéo. Par exemple, l’utilisation des angles, que nous allons énumérer ci-dessous :

Focus sur un sujet humain. Votre enfant doit ajuster le trépied à la hauteur de la tête du sujet. Si le sujet est grand, votre enfant doit se tenir à une certaine distance du trépied et mettre légèrement la caméra à niveau. Il utilisera ensuite l’objectif, à condition que votre smartphone en ait un. Si le sujet est d’une hauteur raisonnable, votre enfant peut se tenir plus près et utiliser le réglage normal de la caméra, normalement un objectif grand-angle. En fait, assez près pour que la tête et les épaules du sujet soient clairement dans le cadre. Vous pouvez toujours lui donner un coup de main pendant le processus de prise de vue et régler le trépied, si c’est trop haut pour lui. Vous jouez le rôle… d’un caméraman !

Focus sur un sujet animal. Il existe plusieurs façons de montrer le sujet animal, mais idéalement, il vous faut une caméra avec une faible profondeur de champ. Ainsi, quand le sujet est dans l’objectif, le smartphone défocalise l’arrière-plan. Mais tenez compte de l’animal que vous souhaitez utiliser dans la séquence. Certains sont plus faciles à gérer que d’autres.

Par exemple, il est difficile de faire faire aux chats ce que vous voulez. Cependant, avec un peu de prévoyance, vous pouvez obtenir certaines performances de nos amis félins. Par exemple, si vous voulez filmer un chat courant à grande vitesse dans la scène, votre enfant peut configurer le plan dans lequel le chat se repose sur le canapé (activité typiquement féline…), puis commencer l’enregistrement, puis se déplacer de l’autre côté du cadre (hors du champ de la caméra bien sûr) et pointer un laser rouge dans une certaine direction. Les chats adorent ces rayons de lumière ! Maintenant, vous avez des images vidéo du chat, apparemment soudainement intrigué par quelque chose hors champ, courant à toute vitesse à travers le champ. Ça a l’air génial !

Si vous faites une séquence d’action avec un chien, lancez un bâton et vous pouvez raisonnablement prédire comment il réagira. Votre enfant peut alors mettre en place un plan large à une certaine distance avec le trépied ou même un plan ultra-large, si l’appareil photo a l’objectif correspondant. Il suffit de commencer à filmer selon le storyboard : « Le garçon jette bâton hors du plan de la caméra, Milou court après en aboyant, puis revient avec quelques minutes plus tard. Le garçon prend bâton et félicite chien. »

Établissement des prises de vue. Utilisé en cas de changements de scène ou au début d’une nouvelle scène. Normalement, l’accent est mis sur les éléments clés. Par exemple, s’il s’agit d’un parc dans lequel votre enfant filme, il pourrait utiliser une prise de vue grand-angle avec une balançoire dans une partie de la composition, peut-être à gauche ou à droite, avec le reste du parc en perspective derrière. Si les scènes se déroulent ensuite à l’intérieur d’une maison, votre enfant peut composer un plan montrant la cuisine, le salon, sa chambre ou le couloir.

La pièce sur laquelle la scène se concentre sera probablement l’endroit où la prochaine action se déroule. On utilise généralement un objectif grand-angle pour ce type de prises de vue. Si votre contenu se déroule à New York, vous pourriez utiliser des images de la statue de la Liberté, de l’Empire State Building ou d’autres monuments connus. Établir des prises de vue c’est utiliser des images familières pour donner des indices aux spectateurs. Si on voit par exemple une scène avec le beffroi le plus célèbre au monde, vous sauriez automatiquement que vous êtes à Londres.

Focus sur la scène. Pour la préparation de la scène. Ici, votre enfant devrait utiliser un grand-angle. C’est-à-dire englobant tous les élément, dont les sujets (les acteurs, les animaux, ou même les objets), les accessoires de scène (lorsque les objets ne sont pas utilisés comme sujet) et l’arrière-plan ou la toile de fond. Ce dernier élément comprend un fond vert, si vous avez réussi à vous en procurer un. Juste pour rappel, vous pouvez obtenir des fonds verts de qualité relativement bonne à un prix raisonnable sur Amazon.

Séquence d’action. Si une scène d’action se déroule (ce peut être n’importe quoi : un enfant à vélo, deux personnes simulant un combat [plus à ce sujet ci-dessous]), l’accent est mis sur le(s) sujet(s) et ce qu’il(s) fait (font). Parfois, les séquences d’action sont de meilleure qualité lorsque la caméra est retirée du trépied et filmée à la main. Dans l’exemple du vélo, votre enfant pourrait être allongé sur le sol, filmant l’enfant sur le vélo vers le haut alors qu’il arrive en pédalant. Cela ajoute de l’intensité à la scène.

L’autre possibilité serait d’utiliser plusieurs plans. Par exemple, un avec l’enfant pédalant en direction de la caméra. Puis l’enregistrement s’arrête en même temps que l’enfant. Ensuite, la scène serait filmée depuis l’arrière du jeune cycliste et votre enfant pourrait crier « action ! ». Le petit cycliste s’élancerait alors immédiatement au loin. Dans le processus de montage, ces deux prises de vue seraient combinées, montrant la bicyclette allant vers la caméra, puis s’éloignant de la caméra (et du spectateur). Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres pour représenter des actions à l’écran.

Il peut également s’agir de filmer des sports, comme le football. L’idée alors serait de filmer différents angles. Laissez votre enfant faire preuve de créativité. La caméra peut par exemple être placée derrière le gardien de but et on demande à l’acteur qui tire le mieux de viser le filet.

Simulation d’une scène de combat. C’est connu, les enfants aiment les films d’action.

C’est pourquoi nous suggérons quelques chorégraphies ici. En d’autres termes, pas une scène de combat improvisée, mais une dans laquelle les deux acteurs ont pratiqué leurs mouvements au ralenti. Il est également recommandé de ne rien essayer de trop sophistiqué, les coups de pied en sautant de la table de la salle à manger sont à proscrire… Les enfants peuvent laisser libre cours à leur imagination lorsqu’ils voient le potentiel de la magie cinématographique.

Il existe de merveilleuses astuces pour éviter tout risque de blessure. Les acteurs de votre enfant peuvent « se battre » plus lentement qu’un vrai combat, tout en donnant des coups de poing et de pied inoffensifs. Ils peuvent en fait se battre comme s’ils étaient au ralenti, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’impact. Ils réalisent une sorte de danse visuellement intéressante avec leur partenaire. Quand ils se battent lentement, presque comme s’ils étaient dans l’eau, ils peuvent se toucher doucement les poings et les pieds. L’acteur qui reçoit le coup bouge simplement la tête comme s’il avait été frappé durement en exagérant le mouvement.

Comment cela aura-t-il l’air réaliste, du moins amusant pour tout le monde ? Parce que pendant le processus de montage, la séquence de combat sera accélérée. Cela signifie accélérer l’action de sorte que le combat ait l’air de se produire à grande vitesse. Cela nécessite un peu de pratique, mais on peut obtenir des scènes de combat convaincantes en utilisant cette technique qui ne requiert même pas une chorégraphie compliquée. C’est souvent ce qui se fait dans le cinéma professionnel.

Nous pouvons aussi suggérer d’utiliser de fausses armes pour plus d’effet dramatique ! S’ils ont des armes de cow-boy ou d’autres jouets, ils peuvent s’amuser à jouer aux Indiens. Pendant le montage, ils peuvent ajouter des effets sonores, comme des coups de feu ou d’explosions.

Il ne s’agit évidemment pas d’encourager les divertissements violents. Pour les enfants, c’est un simple jeu qui leur plaît. Imiter leurs héros en utilisant quelques astuces pourrait être amusant dans le processus de création de contenu.

Prise de vue aérienne. Ici, votre enfant a deux options. Il peut le faire avec un drone ou utiliser des images libres de droits qu’il peut ajouter lors du montage (voir la partie IV pour en savoir plus sur le montage, qui sera notre principal sujet). Les prises de vue aériennes sont très intéressantes pour planter un décor. Elles donnent l’ambiance de l’endroit où se déroule l’action (par exemple, la campagne, des zones urbaines, une banlieue, etc.). Assurez-vous de vérifier vos lois locales concernant le survol de drones. Normalement, certaines zones ne peuvent pas être survolées.

Parfois, les images libres de droits sont l’option la plus facile. Assurez-vous de créer un compte ici si vous optez pour cette solution. Il existe beaucoup d’images aériennes gratuites capturées par drone. Sur le site Pixabay par exemple. Il suffit de s’y inscrire avec votre adresse e-mail, aucune information bancaire n’est requise et vous aurez accès à leur contenu pour que votre enfant puisse l’utiliser. Une partie de ce contenu NÉCESSITE une reconnaissance de la source de la photo. Par exemple lorsqu’une vidéo est mise en ligne sur les réseaux sociaux (même si elle est sur un profil privé), on peut l’indiquer dans la description. Cependant, certains contenus vous le demandent simplement, mais ne l’exigent pas. Aidez votre enfant à déterminer comment créditer tel ou tel contenu. La plupart de ces contenus peuvent cependant être utilisés sans avoir à les créditer. Surtout si vous n’utilisez pas les images à des fins commerciales, ce qui est sûrement le cas de votre enfant. La page de téléchargement des photos vous informera des droits d’utilisation.

Fonds verts et leur utilisation

Les fonds verts peuvent être achetés avec des supports ou sous forme de simple rouleau de tissu. Si vous choisissez le tissu, vous allez devoir trouver un endroit dans votre maison où l’accrocher. La première option est donc probablement meilleure parce que vous pouvez l’installer n’importe où et l’enlever une fois terminé. Elle permet également à votre enfant de filmer au bon moment de la journée, sans ombres, à l’extérieur. Une astuce clé : les photographes aiment le gris, les jours nuageux sont idéals pour la photographie afin d’éviter la lumière dure et il en va de même pour la vidéographie. Normalement, il y a suffisamment de lumière naturelle pour capturer la clé chromatique du fond vert portable et la mettre en contraste avec le sujet, sans ombres.

Ce contraste est important car il facilite le montage La fonction de montage qui supprime les séquences prises par la clé chromatique du fond vert est plus facilement utilisable. Cela permet aux images « derrière » d’apparaître… avec le sujet (acteur) sur celles-ci.

La clé pour de bonnes prises avec fond vert est de s’assurer que vous avez assez de lumière pour empêcher l’apparition d’ombres. Les ombres affectent l’efficacité de la saisie chromatique plus tard dans le montage.

Si elle est faite à l’intérieur, la configuration idéale consisterait en deux ou quatre spots de studio placées en diagonale aux extrémités opposées du fond vert. Cela élimine toutes les ombres.

L’utilisation du fond vert variera en fonction du type de contenu que votre enfant souhaite créer.

Le fond vert est utile pour :

  • La duplication d’un acteur, de sorte qu’il apparaisse à l’écran deux, trois fois ou plus, simultanément. Il s’agit d’une astuce intéressante : l’acteur doit simplement se positionner à l’endroit où chaque apparition de lui-même est prévue. Avec un peu de pratique et une bonne mémoire pour réciter le script, votre enfant pourrait tourner une scène où l’acteur a une conversation avec lui-même.
  • Montrer l’acteur dans un endroit (par exemple en récupérant des images libres d’accès et en les modifiant en arrière-plan plus tard), dans lequel il ne pourrait pas se trouver autrement. Par exemple, vous vivez à Paris. Mais dans le script, l’action se déroule dans un désert de sable. Eh bien, on peut y « téléporter » l’acteur ! Avec des vêtements appropriés, bien sûr, car les températures peuvent vite être élevées !
  • Un acteur qui présenterait un événement télévisé, tel qu’un jeu, un passe-temps, un programme de cuisine, ou autre, peut apparaître comme un présentateur télé et les images de l’événement seraient montées plus tard. Ainsi, cela donnera l’impression que l’enfant apparaît devant les images qu’il commente. Ceci est utilisé dans le monde de la vidéo professionnelle, souvent par les présentateurs météo, par exemple. Le fait qu’ils savent parfaitement quels endroits indiquer et dans quel sens bouger leurs mains relève du mystère. Mais il s’agit en réalité de savoir où se trouvent les différents éléments de la séquence incluse. En fait, la façon la plus simple de commenter est simplement de se tenir debout et de regarder la caméra. Pas besoin de compliquer les choses.
  • Effets spéciaux (entourer un acteur d’éclairs, par exemple). Pour les éclairs, il existe des images en libre accès. (Sinon, cherchez des applications de réalité augmentée, bien que les abonnements soient quelque peu onéreux.)

Et c’est comme ça qu’on fait des prises de vue basiques !

Si vous souhaitez que votre enfant en apprenne davantage sur les subtilités de la création de contenu vidéo, en particulier le montage, pourquoi ne pas l’inscrire à un cours de Tekkie Uni sur ce sujet ? Il apprendra à faire fructifier ses talents !

Retrouvez-nous dans la partie 4, où nous examinerons la post-production. En d’autres termes, le montage, l’étape finale du processus de création de contenu vidéo !

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